D’un lac de Saint-Étienne à la rade de Toulon, comment un First 18 âgé de près d’un demi-siècle s’est offert une 4ᵉ place en régate ?
Tout commence quand Yann Laban, patron de la voilerie, tombe sous le charme d’un petit First 18 de 1980, abandonné sur un lac du pays Stéphanois et le rachète.
Après quelques sorties de navigation côtière à Marseille, il décide début octobre de relever un nouveau défi : participer à une régate dans la rade de Toulon (Organisé par le Club Nautique Petite Mer), prévue le 12 octobre.
Problème : il ne reste qu’une semaine pour préparer ce petit bateau.
Alléger, fiabiliser, optimiser
Première étape : vider et alléger le bateau de tout le matériel superflu.
La structure était saine, mais l’ensemble du gréement dormant et courant, ainsi que les voiles, qui avait plus d’une quarantaine d’années au compteur.
Il a donc fallu tout revoir : sortie du bateau, ponçage complet de la coque, nettoyage de la quille relevable, et application d’un nouvel antifouling (Soromap AF2 Racing) pour retrouver une glisse efficace.
Sur le pont, place à la sécurité et à la fiabilité : remplacement complet du gréement, mise à jour de l’accastillage, tout en respectant la jauge de classe du bateau.
Profitant de l’expertise de nos gréeurs, les haubans, bas haubans, étai ont été remplacés, et le pataras passé en tresse dyneema pour plus de précision et de légèreté.
Cordages, voiles et accastillage : des choix réfléchis
Côté cordages, Yann a fait confiance à Cousin Trestec, un des fournisseurs de l’entreprise, en choisissant un mélange de Dyneestar (drisses) et Meridian (écoutes), un compromis idéal entre résistance, poids et maniabilité.
Les voiles ont été réalisées par nos soins dans notre atelier de Saint-Mandrier.
Nous un tissu polyester de très bonne qualité (Fibercon Polykote RSQ 5.55 de chez Contender), ce choix offre une excellente performance tout en restant très accessible, associés à une coupe horizontale pour la GV, et une coupe bi-radiale pour les génois et foc. Enfin, nous avons doté le bateau d’un nouveau spi symétrique léger de 24m2 en nylon (SL50 de chez Contender).
Tous les produits utilisés proviennent de nos fournisseurs, qui sont français ou européens et reconnus pour leur qualité et leur durabilité.
Le summum de cette remise à niveau : la création d’une platine pour le “piano” (zone de manœuvre), fabriquée sur mesure par Bob Soudure, accompagnée du remplacement des taquets et poulies par des modèles Selden.
L’objectif : pouvoir naviguer à deux tout en gardant le contrôle complet du bateau depuis le cockpit.
Le jour J
Le 12 octobre, après une mise à l’eau toute fraîche, le First 18 retrouve son élément.
Le vent établi à force 3 à 4 promet une belle journée de régate.
Un départ manqué — près de 15 minutes de retard en ayant confondu notre départ avec le top de la classe supérieure (!) — ne suffira pas à entamer la motivation de l’équipage.
Grâce à un bateau sain, réactif et bien préparé, Yann et son coéquipier terminent 4ᵉ, aux portes du podium.
Une aventure accessible à tous
Une belle petite aventure qui a mobilité toute l’équipe des Voiles de Saint-Mandrier / Universails, qui illustre qu’il n’est pas nécessaire de disposer d’un bateau dernier cri pour se faire plaisir dans les régates de club.
Avec un peu de passion, de savoir-faire et une bonne préparation, même un voilier de 1980 peut devenir un vrai bateau de régate.
Et qui sait ? Peut-être qu’à la prochaine course, ce First 18 montera sur le podium.
(A l’heure de l’écriture de cet article, nous avons enfin sû prendre un départ à l’heure (!) et avons pu terminer 1er de notre classe à la régate suivante (Challenge Voile Aire Toulonnaise), aux coudes à coudes avec des des First 211, Fantasia, et autres Aloha 25 😉 ).
